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Gace Reynaud
Capitaine
Vougier - Taille de pierre
Bâtard d’un seigneur vassal du vicomte de Thouars et mis sous sa protection, il est placé comme novice au prieuré de Pareds, en bas-Poitou. Il y est initié, sous la férule d’un savant abbé, des lettres et de la science du trait ainsi que la mystique de la divine proportion servant aux bâtisseurs. En complément, on le place chez l’un des meilleurs artisans de la province. Ayant acquis tous ses grades, il se met à parcourir la contrée comme tailleur de pierre. Il est appelé à gérer de grands chantiers et obtient le grade ultime de Maistre œuvrier.
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Olivier de Clisson fait appel à lui, notamment pour la construction du château de l'Isle-Dieu. C’est à cette occasion qu’il fait la rude rencontre de Robert Knolles venu assiéger la forteresse.
Gace trouve alors refuge au château de Talmont auprès de son protecteur. Ayant fait preuve de qualités guerrières au cours du siège, il est de la bannière de Thouars à la poursuite du Prince Noir lors de la chevauchée en Poitou de 1356. Il est présent à la bataille de Nouaillé. Contraint à la fuite, il se réfugie au prieuré de Pareds auprès de ses anciens maîtres, et les aide à relever les ruines du monastère, durement touché par la guerre. Il s’estime alors quitte avec les moines car l’envie de courir le monde est plus forte que la sécurité relative du moutier. En 1360, au cours de ses pérégrinations après cette « paix de Brétigny » conclue entre les deux royaumes, il retrouve un compain qui lui parle de cette Grant Compaigne qui est en train de se former.
Les perspectives d’enrichissement et de voyages qu’il lui fait entrevoir sont si alléchantes qu’il n’hésite pas à faire siennes les valeurs de la compagnie. C’est ainsi qu’il devint routier, mi-artisan, mi-soudoyer.
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Ernauton Bourdeilles
Homme d'armes - Vougier
Haubergerie
Ernauton Bourdeilles est le nom sous lequel on le connaît. Ce soudard qui se fait haubergier aux heures plus quiètes de la journée, y est né en l’an 1335.
Il est le fils aîné d’un maître artisan, forgeur de lames.
Ernauton apprend son métier à bonne école. C’est donc assez naturellement qu’il finit par imiter les clients de son père venus tester la qualité des épées. Il s’initie au métier des armes et ne tarde pas à quitter la forge paternelle pour courir sa chance à la guerre.
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Il combat comme homme d’armes parmi les piétons sous la bannière de son seigneur, Archambaud II de Bourdeilles.
Il sera de l’armée du roi de France Jean le Bon, défaite à la bataille de Nouaillé, au Maupertuis.
En 1360, avec le traité de Brétigny, il se retrouve sans emploi militaire et s’agrège naturellement à cette Grant Compaigne qui a déjà commencé à se former.
Attiré par un moyen facile d’amasser des richesses, maniant la vouge et les armes de poing, il devient routier de son état.
Il reste un bon compagnon qui sait se rendre utile à la route.
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Goddam le Vil
Homme d'armes - Vougier
Frappe de monnaie - Facture de bougies - Héraldique
On ignore son nom véritable. On sait simplement qu'il combattit à la bataille de Poitiers en 1356 dans l'entourage de John Chandos, pour lequel il a gardé une immense admiration. Mais le roi de France Jean II ayant été capturé, puis trois ans plus tard le traité de Brétigny ayant été conclu entre France et Angleterre, il se retrouve sans moyen d'employer ses talents guerriers et surtout sa vilenie ! Ne souhaitant pas particulièrement rentrer dans la Grande Île où l'attendent sans doute les conséquences de ses méfaits passés, il s'agrège à ces routes qui se forment spontanément pour constituer la Grant Compaigne, entité dans laquelle il va pouvoir assouvir sa soif d'aventures et de richesse.
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S'il est Anglois de naissance, comme tous ses compains mercenaires sa seule obédience va à sa compagnie, non à une préférence nationale quelconque qui n'évoque rien encore pour les hommes de cette seconde moitié du XIVe siècle. Anglais, Gascons, Bretons, Brabançons, Français aussi et tout le reste, c'est tout du même. Le même appât au gain et à la vie libre les fait s'assembler et unir leur destin d'aventure pour la soudée et la picorée…
Il est connu sous le sobriquet de Goddam car il lui vient plus souvent à la bouche le fameux juron « God damn » que le sourire aux lèvres. Mais il sait être un bon compagnon quand on le caresse dans le sens du poil, qu'il n'a guère fourni…
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Emma la Rocheloise
Apothicairerie
Fille d'un forgeron rochelais, elle est mariée très jeune à un marchand de vin. Mais celui-ci met un peu trop de cœur à goûter sa propre production et meurt noyé dans un tonneau.
Elle se remarie ensuite à un épicier-apothicaire qui lui apprend les secrets de la fabrication des macéras, onguents, pilules et autres remèdes. Mais par avidité, l'homme commerce avec des personnes peu recommandables et, des remèdes, passe aux poisons. Accusé de meurtre et de sorcellerie, il succombe à la torture.
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Emma fuit sa ville natale pour sauver sa réputation, avec son fils Antoine.
Ils parcourent pendant un temps les routes de France, en louant leurs services à quelques médecins et châtelains. Sachant lire, elle profite des connaissances et des livres de ces maitres pour étudier un peu la médecine. On dit même quelle croise le chemin d'un certain alchimiste du nom de Nicolas Flamel.
De retour en terre charentaise, Emma et Antoine croisent une compagnie de routiers, des hommes de guerre, leurs épouses et leurs enfants.
Ils intègrent aussitôt la Grant Compaigne et Emma prodigue soins et remèdes à toute la troupe. Elle trouve au sein de la Grant Compaigne l'amour auprès de Cantaloup Cassetrogne. |
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Antoine
Archer - Vougier
Antoine est le fils d'Emma la Rocheloise.
Il rejoint La Grant Compaigne en même temps que sa mère
et creuse vite son trou dans la compagnie en s'acoquinant avec les archers.
Très vite il deviendra habile et ne quittera guère son arc (sauf pour manger et trinquer avec les compains), friand d'apprendre de nouvelles techniques et de progresser. Les vieux routiers le prendront en affection et s'évertueront à lui transmettre tout leur savoir, conscients que la relève est là.
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Cantaloup Cassetrogne
Homme d'armes - Vougier
Facture de flèches
Vers 1360, miraculeusement épargné par la peste noire qui décime tous les siens et la grande majorité des gens de son village, n’ayant plus rien à perdre ni rien qui le retienne, il part sur les chemins avec son cheval, sa carriole et le mince pécule – maigre héritage amassé à grand peine par ses ancêtres – qu’il a pu retrouver. De quoi tenir quelques mois et de voir venir où son destin le conduira…
Louant ses bras et son savoir-faire d’homme âpre et dur du terroir comme journalier, ses pas le mènent du côté de Matha, ou il est engagé non pas comme journalier, mais en qualité de soldat.
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Car sa route d’aventure avait mis à forte contribution sa capacité à se défendre pour survivre.
Là, un sergent d'armes du nom de Guilhem, conscient de ses potentialités, lui enseigne le maniement des armes. Il apprend, s’entraîne, se perfectionne, se contente un temps de cette situation…
Doué, il devient vite un redoutable combattant. Il n’est pourtant pas un ingrat mais la liberté et la route lui manquant trop, il choisit de reprendre son chemin, sans lieu ni but précis, sinon que de survivre et de retrouver une « famille » sur laquelle fonder un avenir.
Un jour ses pas croisent une compagnie de mercenaires accompagnés de centaines de charriots avec femmes, enfants, artisans et autres tire-laine de la grande ribaudaille… Il s’agissait de La Grant Compaigne. Sur une colline, une meute de loups les observait. Le hurlement incroyable qu’il poussa alors pour avertir du danger suffit à disperser la meute. Lorsqu’on sut qu'il venait du Cantal et ce qu’il avait fait, on lui donna le sobriquet de Cantaloup.
Il devint très vite un des plus fameux routiers de la compagnie… De mauvaises langues ajoutent qu’il tomba secrètement amoureux d’une dame de La Rochelle. On raconte bien des histoires… |
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Mélisandre de Champagne
Calligraphe
Orpheline à l'âge de 5 ans, Mélisandre de Champagne est placée au couvent des Filles-Dieu près de Troyes en Champagne. Petite fille espiègle et curieuse de tout ce qui l'entoure, elle s'intéresse très vite à la vie des nonnes. Placée sous la protection de Sœur Marie-Domitille, économe du couvent, Mélisandre ressent un engouement grandissant pour les lettres et les tables. Aussi, acquiert-elle avec célérité l'écriture et les comptes.
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La vie de la petite, devenue jeune fille sera paisible jusqu'à certain matin de printemps où le couvent se retrouve pillé et brûlé. Retrouvée recluse dans les ruines, les routiers décident de l'emmener avec eux vers les côtes de l'Atlantique. Le chemin est long et rude mais l'éducation que Mélisandre a reçue ne sera pas vaine. À force de ténacité auprès de ceux qui l'ont emmenée loin de sa Champagne, elle y trouve sa place et gère désormais les comptes de la Grant Compaigne. Elle initie à ses heures perdues ses compagnons de route à la calligraphie. |
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Gaven
Archer - Vougier
Gaven est né au village de Bain, dans le comté de Vaudémont. Attiré dès son enfance par les armes et notamment l’arc, il s’en fabrique un par ses propres moyens et connaissances. Il s’exerce en cachette de ses parents, petits nobliaux vassaux du comte Henri V de Vaudémont, sire de Joinville, car un jeune noble ne saurait déchoir avec cette arme de « paysan ». Pourtant il persiste. Plus il grandit, plus son arc grandit avec lui et plus il devient habile et redoutable.
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En 1356, Henri de Vaudémont est appelé avec sa chevalerie, ban et arrière-ban, à rejoindre l’ost du roi à la poursuite d’Edouard de Woodstock qui mène une terrible chevauchée à travers le Poitou.
Désormais émancipé, Gaven quitte le cocon familial et rejoint le gros des batailles, suffisamment à temps pour assister à la déconfiture du roi de France au Champ Alexandre, près du village de Nouaillé.
Son seigneur Henri V de Vaudémont est capturé. Nombre de chevaliers et de soudoyers, ceux qui sont encore en vie ou ne sont pas tombés entre les mains de l’ennemi s’enfuient, non par lâcheté, mais parce qu’il n’y a rien à gagner à se faire tuer pour une cause perdue.
Après quelques jours d’errance, il croise un parti d’archers gallois qui avise ce jeune homme de belle prestance portant à l’épaule un superbe longbow de bois d’if.
Également lassés de tueries, ils l’interpellent et s’intéressent à lui. Ils font des démonstrations réciproques d’adresse au tir et finissent par l’adopter.
Gaven suivra leur chemin durant quelques années, à vivre ensemble de leur savoir guerrier et de quelques rapines, car aucun n’avait envie de rentrer chez lui pour retrouver une vie terne et sans doute des ennuis.
C’est ainsi qu’après un long temps d’errance, rencontrant en 1360 un capitaine, Gace Reynaud, qui formait sa route en Aquitaine, ils s’agrégèrent à la Grant Compaigne. Les Gallois restèrent un temps avec eux puis finirent par suivre leur propre destin, tandis que Gaven lia le sien à ses nouveaux compains.
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Dago, dit Patte de lapin
Archer - Pelletier
Né vers 1358 au cœur de la Loire, Dago est le fils d’un maître forestier au service d’un seigneur foncier, et d’une couturière.
Alors qu’il est âgé de 7 ans, une troupe d’hommes d’armes brûle son village et massacre les habitants. Ses parents périssent avec les autres mais lui s’est réfugié dans une grange, échappant ainsi à une mort certaine. Durant deux jours, il demeure prostré, terrifié par les événements, jusqu’à ce qu’une compagnie de routiers passant par là s’arrête et le découvre.
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Loin de lui faire du mal, ils l’adoptent en lui donnant le sobriquet de « Patte de lapin ». Un couple de cette compagnie se charge de l’élever. Le voici intégré dans cette vie d’aventure au long des grands chemins, devenant peu à peu un homme habile au maniement de l’arc et de l’épée, apprenant également les secrets du métier de pelletier.
Mais en 1378, c’est la fin tragique de sa compagnie. Un traître, le Bâtard de Monsac livre leur capitaine, Arnaud de Cervole, dit l’Archiprêtre. Pour échapper encore à la mort, Patte de lapin est contraint à s’enfuir.
Durant une longue période où sa tête est mise à prix, il sombre dans l’alcool et la débauche. Réagissant enfin, il se met en quête d’une compagnie qui l’accepterait dans son sein. Dans une taverne, il rencontre Gace Reynaud, capitaine de la Grant Compaigne, qui le prend à son service.
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Alix de Montlhéry
Héraldique
Seule survivante en 1358 d’un massacre dû à la Jacquerie qui décima toute sa famille, Alix de Montlhéry fut recueillie par un noble anglais qui, prenant pitié de son jeune âge, l’emmena en Angleterre pour l’élever comme sa propre fille.
Mais la femme de ce dernier n’accepta jamais cette enfant qu’elle appelait « la racaille française ».
Son éducation fut menée par le philosophe Richard Brinkley à l’université d’Oxford, à la grande fierté de son père adoptif. Elle y apprit avidement.
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À la mort de son bienfaiteur, confrontée à la haine et aux vexations de la marâtre, Alix n’eut d’autre choix que de fuir en France pour sa survie. Accompagnée un temps par un soldat français rencontré lors de son périple de retour, celui-ci la dépouilla de sa bourse ainsi que de sa vertu.
Enceinte et sans aucune ressource, elle rejoignit une bande de routiers.
Elle qui avait connu en Angleterre raffinement et opulence mais aussi brimades à peine voilées de sa « mère adoptive » dut s’intégrer la vie de camp, adoptant le mode de vie des routiers pour survivre.
Bien plus tard, son fils, devenu un homme, rejoignit les troupes anglaises, où il fut adoubé chevalier.
L’éducation d’Alix lui permit de s’initier et d’exercer l’art de l’héraldique. |
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